Jeudi Saint, Célébration de la Sainte Cène

Le lavement des pieds.

Les évangiles Synoptiques nous rapportent l’Institution de l’Eucharistie lors de la célébration de la dernière Pâque Juive que Jésus célébra avec ses disciples.  C’est avec l’extrait de la lettre de Saint Paul aux Corinthiens que la Liturgie nous a rapporté l’Institution.  Ce texte est le témoin le plus ancien du récit de l’Institution, tel que les Églises le célébraient déjà une décennie après la mort de Jésus.  C’est dire que ce témoignage est très précieux. 

Saint Jean nous donne d’autres éléments de la célébration du repas que présida Jésus la nuit avant d’entrer dans sa Passion.  Il savait, depuis longtemps, que les prêtres et les chefs du Peuple Juif avaient mis sa tête à prix et cherchaient par tous les moyens comment l’arrêter et le faire condamner à mort. 

Les évangiles nous rapportent également que les disciples mirent Jésus en garde contre la possibilité qu’il soit arrêté à Jérusalem. 

  • Rabbi, tout récemment, les grands Prêtres et les scribes cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ! (Jn 11,8)
  • Jésus prend résolument le chemin de Jérusalem (Lc 9,51)
  • Tandis que les disciples étaient dans la stupeur et ceux qui suivaient étaient effrayés
    (Mc 10,32). 
  • Ils savaient bien qu’ils cherchaient comment arrêter Jésus par ruse pour le tuer
    (Mt 12,14 ; Mc 3,6 ; 14,1 ; Lc 22,2 ; Jn 5,18).

Jésus et ses disciples sont donc conscients, convaincus, que quelque chose de grave arrivera une fois qu’ils sont à Jérusalem.  C’est dans ce contexte déjà émotionnellement chargé, que Jésus,
sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père,
ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
Comme nous le rapporte le début de la lecture de l’Évangile de ce soir. 

Lorsqu’il se déshabille et se met un linge à la ceinture, Saint Jean précise que Jésus sait que Judas va le livrer.  Il sait aussi que ses disciples s’enfuiront et le laisseront seul au moment de son arrestation.  Cela n’empêche pas Jésus de laver les pieds de chacun de ses disciples, y compris ceux de Judas. 

C’est un acte de charité héroïque, qui dépasse l’entendement.  Nous n’aurons jamais à suivre l’exemple de Jésus à la lettre, avec autant d’héroïsme.  Mais c’est quand même un exemple que Jésus nous donne, afin que vous fassiez de même.  

C’est ce que Jésus a enseigné à ses disciples tout au long de sa vie publique, comme Il le rappelait aux fils de Zébédée qui demandaient de siéger à sa droite et à sa gauche dans son Royaume :
Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres,
et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ;
et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. (Mt 20,27-28)

Pour nous, c’est dans les petites choses, les contrariétés de tous les jours, dans le épines de la vie quotidienne, fraternelle, que Jésus nous demande d’aimer nos frères comme Lui-même nous aime.  En ce soir du Jeudi Saint, participons avec foi à la célébration de la Cène, puis accompagnons Jésus, par notre prière fervente, dans son chemin de Croix.  Dimanche de Pâques nous pourrons exulter avec les anges à la vue du Christ Ressuscité.

Père Bernard-Marie

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Panne des téléphones fixes

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Dimanche des Rameaux et de la Passion.

Pour trente deniers

Judas Iscariote, l’un des Douze, alla trouver les grands prêtres pour leur livrer Jésus.  Ils se réjouirent, et promirent de lui donner de l’argent (Mc 14,10-11).  Saint Marc ne précise pas le prix que les grands prêtres promirent à Judas.  Matthieu, lui, nous le rapporte : trente pièces d’argent… les trente pièces d’argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu’on a estimé de la part des enfants d’Israël (Mt 26,15 et 27,9). 

Ces trente pièces d’argent, c’est le prix d’un esclave, selon la Loi de Moïse donnée au Peuple au pied du Sinaï (Ex 21,32).  C’est la valeur que Judas accorde à Celui qui fut son Maître pendant trois années.  Le prix d’un esclave. 

Le contraste est d’autant plus fort, lorsque l’on met en parallèle cette réalité de l’arrestation de Jésus, avec ce que nous avons célébré en premier ce matin : l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem.  À cet instant, Jésus est acclamé comme le Roi d’Israël, comme le Messie, l’envoyé de Dieu.  Il entre dans Sa Ville, monté sur un âne, la monture des rois.  Et Il est acclamé par ces paroles : Hosanna au plus haut des cieux, paroles que la liturgie nous fait reprendre en chœur avec les anges dans le ciel, lorsque nous chantons le Sanctus de la messe. 

Et peu après, quelques jours après selon certains, Jésus est arrêté, comme un malfaiteur.  Les milices du Temple sont venues armés d’épées et de bâtons pour l’arrêter, lui qui était désarmé, les mains nues, et qui avait toujours prêché l’amour de ses frères, jusqu’à l’amour de ses ennemis.  Ce ne fut pourtant que le tout début de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ.  Après la condamnation par les grands prêtres, les miliciens traitèrent Jésus comme un malfaiteur, un moins que rien, une victime sur laquelle ils pouvaient assouvir leur colère, toute leur hargne, leur agressivité. 

Après que Pilate l’eût condamné à mort, les soldats rassemblèrent toute la garde et reprirent les sévices avec encore plus de force et de méchanceté.  Une fois crucifié, alors qu’il ne pouvait plus rien dire ni faire, les foules rassemblées, avec à leur tête les prêtres et les scribes, demandaient un dernier signe… 

C’est bien ce que nous rappelle le cantique de l’épître aux Philippiens qui sera le leitmotiv de toutes nos célébrations de cette Sainte Semaine :
Lui, de condition divine…
S’anéantit, devenant le serviteur,
S’humilia jusqu’à mourir sur une croix,
Sur la croix, comme le pire des criminels…

Même si Saint Benoît a un long chapitre sur les douze degrés de l’humilité, degrés que le moine est invité à gravir, nous n’allons jamais vivre la kénose, l’humilité, les humiliations, que le Christ-Dieu a soufferts dans sa vie d’homme.  Suivons tout de même son exemple en cherchant toujours à faire le bien, et accompagnons-le ces jours-ci dans sa Passion et sa mort. 

Rappelons-nous toujours et sans fin, que c’est par amour pour nous, pour chacun de nous en particulier, pour tous les humains de tous les temps, que Jésus est venu, qu’Il a souffert, qu’Il est mort.  Suivons-Le dans ses souffrances et sa Passion, pour pouvoir jubiler avec Lui grâce à sa Résurrection que nous célébrerons dimanche prochain. 

Père Bernard-Marie

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Troisième Dimanche de Carême

Le décalogue

L’Église nous a proposé, en première lecture, la version « longue » du Décalogue, ces Dix Paroles que Dieu avait écrites de son doigt sur les tables de pierre que Moïse avait préparées.   

Ce sont ces Paroles que Dieu ensuite, demanda au Peuple de graver dans leur cœur, de les avoir présentes :
Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur.
Tu les rediras à tes fils, tu les répéteras sans cesse, à la maison ou en voyage,
que tu sois couché ou que tu sois levé ;
tu les attacheras à ton poignet comme un signe, elles seront un bandeau sur ton front,
tu les inscriras à l’entrée de ta maison et aux portes de ta ville. (Dt 6,7-9)

Saint Benoît, dans le chapitre 4 sa Règle, « des Instruments de Bonnes Œuvres », rapporte aussi, de manière assez développée, un certain nombre de ces mêmes commandements.  Nous sommes donc assez bien familiarisés avec tant de prescriptions, et nous essayons, surtout pendant le temps du Carême, à nous les réapproprier et à les vivre en vérité. 

Jésus aussi a enseigné à ses disciples à vivre selon les enseignements de la Loi, mais sans prendre tout cela à la lettre, comme le faisaient les pharisiens à son époque.  Et, lorsqu’on demanda à Jésus quel est le premier et le plus grand commandement, il fit en quelque sorte la synthèse commandements contenues dans la Loi et les Prophètes en répondant :

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces,
et tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Mt 22,37-38)

Ainsi, dans l’Évangile de ce matin, Jésus nous montre jusqu’où va son amour de Dieu.  Rappelons-nous déjà que dès ses douze ans, Jésus avait conscience d’avoir Dieu pour Père, puisqu’il répondit à ses parents qui l’avaient cherché pendant 3 jours :
Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? (Lc 2,49)

Saint Jean place l’épisode des vendeurs chassés du Temple au tout début de la vie publique de Jésus, tandis que les trois évangiles synoptiques placent cet événement juste avant sa Passion.  Saint Jean veut insister ainsi sur le fait que Jésus avait un amour viscéral pour le Temple, la Maison de son Père, la Demeure de Dieu, et qu’il exigeait que les autres respectent ce lieu sacré, ce lieu très sacré. 

En ce temps de Carême, posons-nous la question de savoir comment nous nous situons…  D’une part, la Règle de Saint Benoît nous demande de vivre le Carême comme un temps de conversion, de davantage de prière, de jeûne, de lecture spirituelle, d’amour pour nos frères et tous ceux que nous rencontrons.  C’est un rappel du Décalogue de Moïse, adapté à la vie monastique, mais aussi à la vie de chaque chrétien, quel que soit son état de vie.

D’autre part, Saint Benoît encore, nous demande de ne rien préférer à l’amour du Christ.  Nous sommes invités à vivre cela par la liturgie, par la prière, la lectio divina.  Comme Jésus, cherchons à entrer dans la Maison de Dieu pour y rencontrer le Père.  C’est pourquoi, toujours dans sa Règle, Saint Benoît demande que l’oratoire soit un lieu d’intimité avec Dieu et ne serve qu’à cela. 

C’est à tout cela que le Carême nous invite, comme ne le rappelait également la prière d’ouverture de cette Eucharistie :
Tu es la source de toute bonté, Seigneur, et toute miséricorde vient de toi;
tu nous as dit comment guérir du péché par le jeûne, la prière et le partage ;
Ecoute l’aveu de notre faiblesse : nous avons conscience de nos fautes,
patiemment, relève-nous avec amour.

En ce troisième Dimanche de Carême, alors que la montée vers Pâques se fait plus pressante, demandons à Dieu de nous redonner courage et force pour avancer vers Lui et de nous préparer à célébrer bientôt les fêtes pascales de la victoire de Jésus sur le péché et sur la mort.

Père Bernard-Marie

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Février 2024

Lundi 5 : La retraite à peine finie que nos frères Jean-Luc et Jamie s’en vont rejoindre Lérins suivre la première des 3 sessions pour les novices. Ils bûcheront sur les Pères du Désert. Retour vendredi 9.  Ils nous en donneront un écho quelques jours plus tard.

Mardi 06 : Père Abbé s’en va rejoindre la capitale pour l’AG et le CA de MONASTIC. Retour le lendemain 7.

Samedi 10 et dimanche 11 : Monsieur Jean-Baptiste Beuscart professeur en gériatrie à l’hôpital de Lille nous présente un topo sur « le Cure » entendez la guérison des soins et « le Care » entendez la personne, ce en vue d’améliorer le fonctionnement de l’infirmerie.

Mercredi 14 : L’heure vient, et c’est aujourd’hui même, que nous entrons dans la Grande Quarantaine qui nous fera suivre le Christ au désert. Et pour cela, outre l’Office Divin, nous aurons un temps de lectio en commun auquel nous y ajouterons le jeûne et la prière personnelle plus assidue si l’Esprit Saint nous y aide. Cela nous conduira à la Sainte Pâques dans la joie du désir spirituel comme dit notre Père Saint Benoît dans sa Règle.

Vendredi 16 : Frère Rémy Vallejo vient nous présenter les premiers résultats quant à l’ouvrage que nous lui avons demandé en vue du bicentenaire de la fondation de l’abbaye.

Comme l’année dernière, nous regardons et écoutons les conférences de Carême de Notre-Dame s’articulant cette fois-ci autour de « Littérature et Sacrements » avec au programme Léon Bloy dimanche 18 février ; Claudel mardi 27 février ; Bernanos dimanche 3 mars : Péguy dimanche 10 mars ; Huysmans  dimanche 17 mars  et Marie-Noël dimanche 24 mars pour conclure. Que du beau monde comme on peut le constater !!!!!!!!!!

Lundi 19 : Père Abbé s’en va rejoindre les Pays-Bas rendre une visite d’amitié à nos frères de Tilburg dont il revient satisfait et nous gratifiera mercredi 28 de photos qu’il aura prises tant à Tilburg même que chez nos sœurs d’Arnhem dont la particularité est de vendre du terrain comme futur…. cimetière.

Dimanche 25 : Nous retrouvons Père Podvin, qui avant d’exercer son ministère de confesseur extraordinaire de la maison, nous commente ce qui fait l’actualité du moment. Et de commencer, une fois n’est pas coutume, par noter de bonnes nouvelles. A savoir, côté Eglise, le nombre croissant de catéchumènes ce qui ne va pas sans problèmes pour répondre à leur suivi faute de moyens. Le nouveau préfet de Lille comprend ce qu’est l’Eglise. Les paroisses s’investissent beaucoup dans l’accueil des migrants. Pourtant, des divisions existent notamment à propos de  Fiducia Supplicans – bénédiction des personnes homosexuelles et des divorcés-remariés –.  Laudate Deum n’est pas non plus évident pour tout le monde. Et côté profane, Père Podvin de noter le climat très tendu au salon de l’agriculture. Quant à l’hommage rendu à Robert Badinter, peut-être sait-on moins qu’il était opposé à l’euthanasie. La constitutionnalisation de l’avortement se fait dans l’indifférence quasi complète. Triste anniversaire – c’est le moins qu’on puisse dire – de la guerre en Ukraine. Que peut-on négocier pour arrêter le conflit ?  Encore et toujours de quoi prier.

Même si l’été est encore loin, cela n’empêche pas Sébastien et Frédéric, son bras droit, de braver les derniers frimas de l’hiver pour refaire à neuf une bonne partie du macadam côté cour de la fromagerie. Le dallage autour du perron est également au programme.

Lecture au réfectoire : La mise au pas des écrivains. L’impossible mission de l’abbé Bethléhem au XXème siècle. L’abbé Bethléem est surtout connu pour avoir publié en 1904 un brûlot, Romans à lire et romans à proscrire, futur best-seller. Mais la force de frappe de son magazine culturel, la Revue des Lectures, qui parvint à s’imposer dans le paysage culturel de l’entre-deux guerres, l’est beaucoup moins. Ce grand intellectuel catholique, soutenu par le Saint-Siège, fut la bête noire des surréalistes qui refusaient ses oukases, et il n’hésita pas non plus à s’attaquer à Gide ou à Mauriac. Jean-Yves Mollier raconte avec brio l’histoire de cet abbé chargé de mettre au pas les écrivains – y compris catholiques – au XXe siècle, et de les contraindre à respecter les lois relatives aux bonnes mœurs. Menacée dans ses certitudes et ses croyances à l’époque de l’Encyclopédie, l’Eglise souhaitait reconquérir les âmes perdues et traquer le Mal partout où il sévissait. (….).  Fondé sur un important dépouillement d’archives et de journaux, cet ouvrage édifiant montre que la censure, présente encore au XXIe siècle, et refuge de tous les extrémismes, doit beaucoup à l’abbé Bethléem, et au-delà de sa forte personnalité, à l’Eglise catholique et à sa difficulté à laisser l’individu déterminer librement sa destinée.

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